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Une membre du bureau exécutif du LEF en visite à Bourges

Karen Serres est présidente de la Commission Nationale des Agricultrices de la FNSEA, syndicat français. Elle est aussi membre de la COPA-European farmers et à ce titre, membre du comité executif de Lobby Européen des Femmes.
Cet article du journal local le Berry vous permettra de mieux la connaitre et de découvrir ses engagements.

Rencontre avec Karen Serres, présidente de la commission nationale des agricultrices de la FNSEA, ex-présidente de la commission Copa (Comité des organisations professionnelles agricoles de l’Union européenne) venue voir les représentantes agricoles du Cher.

Grande, pulpeuse, la quarantaine pimpante, Karen Serres arrive d’un pas décidé. Ce jeudi, elle vient donner un coup de main aux agricultrices du Cher.

« J’ai vingt-cinq ans », plaisante Karen qui affiche un sourire malicieux. « Je suis née à Copenhague, je me suis mariée à un Français, agriculteur, nous sommes à la tête d’une exploitation familiale dans le Lot, d’ovin-viande pour faire du gigot d’agneau ! »

Si Karen a de l’humour, elle est également très productive et active. Présidente de la commission nationale des agricultrices de la FNSEA, elle cumule les mandats et a commencé à militer jeune. « J’ai fait ma première manif porcine à dix-sept ans », lance cette mère de cinq enfants, du haut de ses talons rouges.

À la question de savoir pourquoi elle a rejoint la FNSEA, la dame en rouge va droit au but : Je suis Danoise. Entière, et le syndicalisme pour moi, c’est la défense de tous les agriculteurs, alors pour être efficace il faut, je pense, une grande structure unitaire capable de tirer tout le monde vers le haut ».

Ni de gauche, ni de droite, « l’agriculture est trop importante pour être l’outil d’intérêts partisans, j’ai connu le drame du Biafra quand j’ai vécu en Afrique subsaharienne, j’ai vu des gens mourir de faim. »

Si Karen s’affiche en fervente défenseur des prix justes des produits, elle défend aussi l’égalité hommes femmes. « En 2011, être agricultrice c’est être chef d’entreprise avant tout. Mais il existe encore beaucoup de stéréotypes. Une femme qui s’installe devra faire plus ses preuves. On confond encore le rôle d’épouse qui donne un coup de main et le métier d’agricultrice. Ne parlons plus de femme agriculteur, par pitié ! » Karen évoque également l’exemple des aides agricoles, encore inférieures pour les femmes, un problème de société, selon elle.

Et ce n’est de ce fait pas un hasard si elle fait partie des cinq dames du Bureau du lobby européen des femmes, quitte à faire grincer les dents de certains de ses collègues de la FNSEA ! « On ne doit pas mettre les femmes agricultrices en quarantaine parce qu’elles ont un enfant. »

Karen ne serait-elle pas un tantinet féministe ? « Oui, l’humanité diabolise actuellement le féminisme. Pour moi c’est l’égalité des droits et des devoirs pour tous. Je ne suis pas pour brûler les soutifs, c’est plutôt une question de justice. »

En ce moment Karen mène un autre combat, le droit pour la retraite à soixante-cinq ans. « On est passé à soixante-sept, excepté pour les mères de trois enfants. Je suis choquée que le droit de se reposer soit dépendant de sa capacité à faire des enfants, on n’est pas des lapins ! »

Et de conclure : « Je suis fière d’être agricultrice, d’entretenir les paysages tout en produisant de l’agneau de qualité. Quand au regard féminin, on a besoin de cette diversité, l’agriculture ce n’est pas qu’une histoire de gros tracteurs ! »

Virginie Mayet

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