La Secrétaire Générale du LEF participe à l’émission radio "Le féminisme, un combat ringard ?" (RTBF)
[Bruxelles, 15 Juillet 2013]
"Le féminisme, est-il un combat ringard ?" - la question posée aux internautes, le 8 Mars sur le site web de la radio rtbf.be a suscité beaucoup de controverses. Le 15 juillet, Cécile Gréboval, secrétaire générale du Lobby européen de femmes (LEF) était interrogée sur la question dans une émission de la radio publique belge en compagnie d’Isabella Lenarduzzi, entrepreneuse qui lutte pour les droits de femmes dans le secteur privé.
Alors, "le féminisme, est-il un combat ringard ?"
Le féminisme est un combat tout aussi ringard que celui pour la démocratie ou celui pour la liberté, a répondu Cécile Gréboval. Le féminisme vise une transformation profonde de nos sociétés qui sont souvent attachées à un certain statu quo, c’est pourquoi ce mouvement rencontre des résistances. De plus, en ces temps de crise économique, nous avons plus que jamais besoin du féminisme. Le féminisme amène de nouvelles réponses à bien des problèmes du monde d’aujourd’hui.
Dans quelle mesure le féminisme est-il la réponse à des problèmes économiques et politiques du monde d’aujourd’hui ?
Le féminisme est avant tout une vision de la société, souligne Isabella Lenarduzzi. Contrairement à sa fausse image, il ne s’agit pas de renverser le patriarcat pour créer un matriarcat, mais bien d’agir pour contre-balancer des années de domination masculine. Le féminisme vise l’égalité des droits et des opportunités dans la vie de tous les jours, autant pour des femmes que pour les hommes, explique Cécile Gréboval. C’est aussi un regard différent que l’on porte sur le monde qui nous entoure, pour le réévaluer et le changer, que l’on se penche sur l’image des femmes et des hommes véhiculée par les médias, sur la culture ou les manuels scolaires. Les deux invitées sont d’accord pour dire que cette nouvelle vision peut apporter la solution à des problèmes d’actualité.
Comment peut-on faire progresser la société ?
Le féminisme est un travail de changement de la mentalité. Il s’agit du partage du pouvoir et de la liberté de vivre sans être contraint-e-s à suivre les règles rigides de féminité et masculinité que la société nous impose. L’égalité au travail ne se mettra pas en place sans l’égalité à la maison, or l’égalité n’a jamais avancé sans législation associée à des pénalités. C’est aussi la loi qui permet des changements dans les mentalités des gens. Il n’y a pas assez de femmes visibles dans l’espace publique ? Les femmes expertes ne sont pas les premières sollicitées par les médias ? Il faut faire l’effort d’aller les chercher, conseille la secrétaire générale du LEF. En ces moments de crise, on voit clairement la nécessité de changer de modèle : actuellement, la société est soumise au service de l’économie. Le féminisme propose une vision de l’avenir qui remet l’humain au cœur du débat afin d’avoir un modèle où l’économie est au service de l’humain. Il s’agit d’un profond changement dans la façon dont on travaille et dont on gère nos ressources. Le féminisme est une révolution humaniste vers la liberté et l’égalité pour tout le monde, a conclut Cécile Gréboval.
