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Le Printemps arabe, lauréat du prix Sakharov 2011

[Parlement européen, Bruxelles, le 27 octobre 2011] Le Prix Sakharov pour la liberté de l’esprit 2011 du Parlement européen a été attribué à un groupe de cinq militants du printemps arabe en reconnaissance et soutien de leur combat en faveur de la liberté et des droits de l’homme. Il sera remis aux lauréats par le Président Jerzy Buzek lors d’une session solennelle du Parlement à Strasbourg, le 14 décembre.

Le prix Sakharov pour la liberté de l’esprit est attribué cette année à Asmaa Mahfouz (Égypte), Ahmed al-Zubair Ahmed al-Sanusi (Libye), Razan Zeitouneh et Ali Farzat (Syrie) et, à titre posthume, à Mohamed Bouazizi (Tunisie).

Cette candidature a été présentée conjointement par les deux grands groupes : le Parti populaire, les Socialistes et démocrates ainsi que les Libéraux et démocrates et les Verts.

Les cinq lauréats sont issus des pays ayant participé au « Printemps arabe ».

Les cinq lauréats sont issus des pays ayant participé au Printemps arabe.

Suite à la décision prise par la conférence des présidents (composée du Président du Parlement et des dirigeants des groupes politiques), jeudi matin, le Président Buzek a souligné : « ces personnes ont contribué à des changements historiques dans le monde arabe et cette récompense réaffirme la solidarité et le soutien ferme du Parlement. C’est un symbole pour tous ceux qui travaillent pour la dignité, la démocratie et les droits fondamentaux dans le monde arabe et au-delà ».

Asmaa Mahfouz

Mme Mahfouz a rejoint le Mouvement égyptien des jeunes du 6 avril en 2008, en aidant à organiser des grèves pour les droits fondamentaux. Le harcèlement soutenu des journalistes et des militants par le régime de Moubarak ainsi que l’exemple tunisien ont conduit Mme Mahfouz à organiser ses propres manifestations. Ses vidéos sur Youtube et ses messages sur Facebook et Twitter ont contribué à motiver les Egyptiens à revendiquer leurs droits sur la place Tahrir. Après avoir été détenue par le Conseil suprême des forces armées, elle a été libérée sous caution en raison de la pression de militants de premier plan.

Ahmed al-Zubair Ahmed al-Sanusi

M. Ahmed al-Sanusi, également connu pour être le plus ancien « prisonnier d’opinion », a passé 31 ans dans les prisons libyennes à la suite d’une tentative de coup d’État contre le Colonel Kadhafi. Membre du Conseil national de transition, il œuvre désormais à « parvenir à la liberté et retrouver l’humanité » et à mettre en place les valeurs démocratiques de l’après-Kadhafi en Libye.

Razan Zaitouneh

Mme Zaitouneh, avocate des droits humains, a créé le blog syrien sur les droits de l’homme « Human Rights information link » (SHRIL) qui rend compte des atrocités actuelles en Syrie. Elle a révélé au grand jour les meurtres et atteintes aux droits de l’homme commis par l’armée et la police syriennes. Ses messages sont devenus une source importante d’information pour les médias internationaux. Elle est à présent recherchée par les autorités qui l’accusent d’être un agent à la solde de l’étranger et ont arrêté son mari et son frère cadet.

Ali Farzat

M. Farzat, satiriste politique en Syrie, est bien connu du régime syrien et de son dirigeant, le Président Bachar al-Assad. M. Farzat est devenu plus direct dans ses caricatures quand les soulèvements de mars 2011 ont commencé. Elles ont contribué à inspirer la révolte en Syrie. En août 2011, il a été gravement battu par les forces de sécurité syrienne qui lui ont cassé les mains en guise d’ « avertissement », et confisqué ses dessins.

Mohamed Bouazizi

M. Bouazizi, un vendeur ambulant tunisien s’est immolé par le feu en signe de protestation contre l’humiliation et le harcèlement incessants des autorités tunisiennes. La sympathie du public et la colère inspirée par ce geste ont conduit à évincer le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali du pouvoir. L’auto-immolation de M. Bouazizi a également suscité des soulèvements et des changements vitaux dans d’autres pays arabes comme l’Égypte et la Libye, collectivement connus connus sous le nom de « printemps arabe ».

Prix Sakharov pour la liberté de pensée

Le Prix Sakharov pour la liberté de pensée, nommé en l’honneur du physicien soviétique et dissident politique Andreï Sakharov, a été décerné par le Parlement européen chaque année depuis 1988 à des individus ou à des organisations qui ont apporté une contribution importante à la lutte pour les droits de l’homme ou la démocratie. Il est accompagné d’une récompense de 50.000 euros.

Cette année, les deux autres finalistes en lice étaient le militant pour les droits civiques biélorusse et journaliste, Dzmitry Bandarenk, et la communauté colombienne de San José de Apartado

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