ll faut reconnaître la nature structurelle de la violence masculine envers les femmes
17 February 2010
Si la prochaine convention du Conseil de l’Europe ne réussit pas à viser clairement le phénomène structurel de la violence masculine envers les femmes, le Lobby européen des femmes ne sera pas en mesure d’y apporter son soutien.
Quelques jours avant une nouvelle réunion du CAHVIO (Comité ad hoc pour prévenir et combattre la violence à l’égard des femmes) à Strasbourg (22-24 février), le Lobby européen des femmes (LEF) délivre un message fort à tous les Etats membres du Conseil de l’Europe. ONG ayant le statut d’observateur au CAHVIO, le LEF rassemble plus de 2500 organisations dans tous les Etats membres de l’UE et les trois pays candidats à l’accession, ainsi que 21 organisations européennes.
« Ce qui est en jeu ici, c’est la reconnaissance politique, au travers d’une convention internationale contraignante, de la violence structurelle perpétrée par les hommes envers les femmes dans nos sociétés », explique la présidente du LEF Brigitte Triems. « Lors des dernières réunions du CAHVIO, nous avons clairement vu certaines délégations nationales essayer de diluer ou d’associer la violence envers les femmes avec le concept neutre de ‘violence conjugale’. Devons-nous encore et encore donner des chiffres de femmes victimes des différentes formes de violence masculine ? Dans des textes internationaux fondamentaux, comme la Plate-forme d’Action de Pékin et la recommandation générale n°19 du comité CEDAW (Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes), les Nations Unies définissent explicitement la violence de genre envers les femmes comme de la violence perpétrée à l’égard des femmes parce qu’elles sont des femmes, et comme une forme de discrimination qui limite sérieusement la capacité des femmes à jouir de leurs droits et libertés sur une base d’égalité avec les hommes. Tant que cette violence ne sera pas dénoncée et combattue en tant que telle, les femmes continueront de souffrir de la discrimination et des inégalités structurelles tolérées auxquelles elles font face dans nos systèmes patriarcaux. »
Fin janvier, le LEF a envoyé au CAHVIO sa proposition d’amendements aux articles 1 à 27 du texte de la convention. « Nous soutenons une convention forte qui vise toutes les formes de violence masculine envers les femmes et donne des moyens concrets pour éradiquer ce fléau honteux », conclut Brigitte Triems.
