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La Première Journée Européenne de l’égalité salariale doit être suivie d’objectifs concrets et d’une stratégie multidimensionnelle, demande le Lobby européen des femmes

[Bruxelles, le 04 mars 2011] Le Lobby européen des femmes (LEF) a salué aujourd’hui le lancement de la première Journée Européenne de l’Egalité Salariale, qui aura lieu le samedi 05 Mars 2011, une initiative qui existait déjà dans de nombreux États membres et qui est soutenue par les organisations de femmes. Le concept de Journée Européenne de l’Egalité Salariale vise à illustrer l’écart de salaires entre les femmes et les hommes en Europe, qui s’élève actuellement à 17,5% : la femme européenne moyenne devrait travailler jusqu’au 5 Mars 2011 pour espérer gagner le même salaire que son homologue masculin en 2010. «Le principe d’un salaire égal pour un travail égal est censé être garanti par le Traité fondateur de l’UE en 1957. Il est grand temps que l’UE prenne enfin des mesures pour honorer efficacement cet engagement », explique Alexandra Jachanova Dolezelova, vice-présidente du LEF. «Les actions symboliques et de sensibilisation ne sont qu’une première étape », a-t-elle ajouté. « Pour vraiment faire la différence, nous avons besoin d’une stratégie multidimensionnelle qui s’attaque aux inégalités entre les sexes, qui sont à l’origine de l’écart de rémunération. »

Le LEF demande des actions et des objectifs concrets afin de compléter la campagne d’information sur l’égalité de rémunération que la Commission a mis en place ces dernières années. «Un objectif européen d’égalité salariale, une réduction par exemple de l’écart de rémunération de 10 points de pourcentage dans chaque pays d’ici à 2020, montrerait aux États membres que le message de l’UE est sérieux et les forcerait à prendre des mesures concrètes pour combler le différentiel de revenus entre les femmes et les hommes et le différentiel de niveau de retraite qui en découle.», suggère Mme Jachanova Dolezelova

Pour atteindre un tel objectif, les États membres de l’UE devraient s’attaquer aux causes profondes, multiples et complexes, de l’écart de rémunération entre les sexes, telles que les inégalités dans le travail rémunéré et non rémunéré et la ségrégation sexuée sur le marché du travail. Pour cela, les organisations soutenant les droits des femmes rappellent qu’il existe un certain nombre de mécanismes importants déjà en place ou en train d’être mis en place au niveau de l’UE, et que les institutions de l’UE doivent faire preuve de volonté politique en les utilisant sans délai.

Parmi ces mesures, la directive « congé de maternité » revêt une importance particulière. Or, l’adoption de celle-ci est toujours suspendue suite à la proposition du Parlement Européen de donner 20 semaines pour le congé de maternité et deux semaines pour le congé de paternité, les deux payés à 100% du niveau de rémunération antérieur. «L’égalité salariale ne deviendra pas une réalité tant que les coûts engendrés par la naissance des enfants ne seront pas partagés plus équitablement entre les parents et à travers toute la société», dit Mme Jachanova Dolezelova. La surreprésentation des femmes dans le travail non rémunéré et leur modèle de travail qui incluent du temps partiel et de la flexibilité ainsi que des interruptions de carrière liées à la prise en charge des personnes dépendantes sont des facteurs importants, contribuant à l’écart de rémunération entre les sexes. Un congé pour prise en charge des personnes dépendantes, payé au même niveau que le salaire, qui permettrait aux femmes de conserver leur indépendance économique tout en ayant des enfants, des modalités de congés pour les hommes qui les encourageraient à assumer leur part de prise en charge des enfants et/ou des personnes dépendantes, et des infrastructures de garde d’enfants publiques et abordables sont essentiels.

Le LEF a également chaleureusement salué l’annonce faite par la commissaire Viviane Reding, plus tôt dans la semaine, expliquant qu’elle envisage une action légale pour obtenir davantage de femmes dans les conseils d’administration, si les entreprises n’améliorent pas rapidement l’équilibre entre les sexes. «L’une des principales raisons de l’écart de rémunération entre les sexes est la grave sous-représentation des femmes dans la prise de décision à tous les niveaux et dans tous les secteurs», commente Cécile Gréboval, Directrice de Programme au LEF. «Quand on sait que 60% des diplômés universitaires sont des femmes et que pourtant, elles sont majoritaires dans des emplois de moindre valeur et moins rémunérés, on s’aperçoit clairement qu’il y a quelque chose qui ne va pas." Selon la Commission européenne, la part de femmes parmi les membres des conseils d’administration dans l’UE a augmenté d’un peu plus d’un demi-point de pourcentage par an au cours des sept dernières années, et se situe à 12% aujourd’hui. À ce rythme, si aucune mesure n’est prise, il faudra encore 50 ans avant qu’il y ait un équilibre raisonnable (40% de chaque sexe) dans les conseils d’administration. «L’autorégulation n’a manifestement pas fonctionné", conclut Mme Gréboval. «Nous avons besoin d’une mesure contraignante au niveau de l’UE, avec des sanctions appropriées, afin de faire de la représentation égale des hommes et des femmes en politique et dans la prise de décision économique, une réalité."

Télécharger le communiqué en version Word :

ewl press release equal pay day 03 mar 2011fr

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